Le Conseil d'Administration de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD) a approuvé, jeudi 18 décembre 2025, un montant de 5 milliards FCFA au profit de la société Syrrius Industries SA pour la construction et exploitation d'une unité d'assemblage robotisé de matériels informatiques et électroniques dans la Zone Industrielle de Glo-Djigbé, au Bénin.
A l'issue de la 149ème session ordinaire du Conseil d'Administration de la Banque Ouest Africaine de Développement (BOAD), présidée par Serge Ekue, la société Syrrius Industries SA installée dans la Zone Industrielle de Glo-Djigbé, au Bénin obtient un financement de 5 milliards de FCFA. Ce fonds est destiné à la construction et l'exploitation d'une unité d´assemblage robotisé de matériels informatiques et électroniques.
Selon la BOAD, « cette infrastructure contribuera à l'industrialisation du Bénin, à travers l'assemblage, en local, de terminaux électroniques et informatiques, notamment des ordinateurs, tablettes, téléphones et autres (décodeurs et drones), conformes aux standards internationaux, à des coûts compétitifs ».
A.A.A
Plus de dix jours après l'échec du coup d'Etat du 7 décembre contre le président Patrice Talon, le chef des putschistes béninois reste officiellement introuvable. Mais pour les services de renseignements du Bénin, sa cavale est désormais largement reconstituée.
Dès l'échec de la mutinerie au Bénin, le lieutenant-colonel Pascal Tigri prend la fuite. Les premières investigations montrent qu'il quitte le Bénin le 7 décembre pour se réfugier au Togo. Les services béninois retracent ses déplacements grâce à l'exploitation de son téléphone. Des appels sont interceptés, dont une tentative de contact depuis un numéro togolais l'après-midi même de sa fuite.
Trois jours plus tard, le 10 décembre, la Direction des services de liaison et de documentation (DSLD) saisit officiellement l'Agence nationale des renseignements togolaise. Cotonou affirme alors que Tigri et trois autres militaires impliqués dans le putsch se trouvent sur le territoire togolais. Les autorités béninoises demandent leur interpellation et leur remise. Cette requête reste sans réponse officielle.
Selon les renseignements recueillis, Pascal Tigri aurait résidé dans le quartier Lomé 2, non loin de la présidence togolaise. Mais ce point de chute n'aurait été que temporaire. Un appel intercepté avec un correspondant basé au Niger attire rapidement l'attention des enquêteurs béninois et oriente la suite des recherches.
Le scénario jugé le plus crédible à Cotonou est le suivant. Le vendredi 12 décembre, Tigri quitte Lomé à bord d'un avion privé à destination de Ouagadougou. L'appareil, un Beechcraft 100 D appartenant à Liza Transport International, n'indique pas de destination finale au départ. Il atterrit finalement dans la capitale burkinabè en fin de journée.
Dans la soirée, Pascal Tigri aurait poursuivi son trajet vers Niamey, toujours par avion. Les autorités béninoises estiment aujourd'hui comme très probable sa présence au Niger. Il résiderait dans une villa ministérielle située à proximité de la présidence nigérienne et des services de renseignements, un secteur hautement sécurisé de la capitale.
Plusieurs sources nigériennes non officielles confirment cette hypothèse. En revanche, Niamey garde le silence. Aucune communication officielle n'a été faite sur la présence ou le transit de Pascal Tigri, malgré les sollicitations répétées.
Les soupçons béninois s'étendent au-delà de sa seule cavale. D'autres mutins auraient quitté Lomé le 16 décembre, toujours par avion. Un détail retient l'attention : l'appareil aurait coupé son transpondeur en entrant dans l'espace aérien béninois et utilisé une fausse autorisation de vol.
Dans ce contexte, Cotonou évoque une possible ingérence de pays membres de l'Alliance des États du Sahel. Les tensions avec Niamey sont déjà fortes, sur fond d'accusations croisées de déstabilisation. Des mouvements inhabituels de troupes côté nigérien, observés à la veille du putsch, renforcent ces soupçons.
Un enregistrement audio, en cours d'analyse, suggérerait même un rôle de coordination depuis Ouagadougou, en lien avec Niamey. Des campagnes de désinformation et des appels à la révolte diffusés le jour du putsch alimentent également ces inquiétudes.
Pour les autorités béninoises, l'affaire dépasse désormais le cadre d'une simple fuite. Il s'agit d'une question de souveraineté et de sécurité régionale. Les enquêtes se poursuivent, tandis que Cotonou affirme disposer d'éléments de plus en plus précis sur le parcours et les soutiens de Pascal Tigri.
Quelques jours après la tentative de coup d'Etat avortée dans la capitale, le temps est aux interrogations. Comprendre ce qu'il s'est passé, comment les mutins ont-ils pu avoir les moyens d'arriver aussi proche de leur but est essentiel. Prenons le temps de rassembler les éléments et d'examiner le rôle trouble de nos voisins.
Le 5 décembre 2025, deux unités des forces nigériennes ont été envoyées à Gaya, ville à la frontière nigéro-béninoise. Ces deux unités militaires ont été déployées sur ordre du chef d'état-major de l'armée de terre mais dans quel but ? Aucune mission ne leur a été confiée et elles ont purement été retirée une fois l'échec de la tentative de coup d'état confirmée. Les conteneurs qui bloquaient le pont transfrontalier entre Gaya au Niger et Malanville au Bénin ont été retiré le 6 décembre 2025, c'est-à-dire la veille de la mutinerie. De là à penser que les forces étaient prépositionnées afin d'aider les putschistes il n'y a qu'un pas.
Mais quel était l'intérêt du Niger et plus largement de l'AES dans tout ça ? Rien n'est gratuit nous le savons et l'AES cherche désespérément à s'offrir un accès à la mer. Le convoi du Yellow cake (l'uranium nigérien) est stoppé à Niamey depuis plusieurs jours. Le besoin d'une ouverture maritime afin de pouvoir l'exporter et enfin transformer cette matière première en liquidité devient pressente. Le Niger pris à la gorge financièrement, préférerait sans doute un nouveau gouvernement très conciliant qui lui ouvrirait la route jusqu'au port. Des sources ont révélé les échanges entre le lieutenant-colonel Tigri et des proches de Tiani et de son chef du renseignement. L'enquête en cours permettra d'évaluer la teneur de ces échanges.
Ont-ils infiltré nos réseaux ?
Au-delà des faits évoqués précédemment, des implications plus insidieuses ont été découvertes. Nous le savons la bataille se gagne sur le terrain mais aussi dans les esprits. Le Burkina Faso est devenu maître dans la conquête des réseaux sociaux. A l'aube de la tentative du coup d'Etat du 7 décembre, plusieurs compte affiliés au Burkina Faso se sont montrés particulièrement actifs et ce dès les premières heures. Situés pourtant à des centaines de kilomètres, les comptes tels que « Notre Benin » ou celui d'Ibrahima Maiga semblent avoir eu accès à des informations bien avant tout le monde. Le premier compte publiant sur le coup d'Etat à 08h27 le matin, le second dès 07h22 ! Comment monsieur Maiga a-t-il eu cette information avant le reste du monde ? Avant même les béninois ? Pourquoi s'est-il servi de sa communauté pour relayer la mutinerie alors qu'il est resté silencieux vis à vis de la Guinée Bissau ?
Il est vrai que ce dernier s'est régulièrement exprimé sur sa volonté que le Bénin rejoigne l'AES et ouvre sa route à la cargaison d'uranium. Il a également relayé des informations publiées par le Conseil Militaire de la Refondation (CMR) durant cette phase d'instabilité. Mais la plus belle preuve de collusion entre les putschistes et l'AES n'est-elle pas la publications des messages du CMR suivant l'annonce de son retrait : « nos frères de l'AES » « l'AES est ma patrie » ? Aujourd'hui il n'est pas question d'allégeance envers un parti ou un homme, il est question de démocratie et d'ingérence de la part d'acteurs extérieurs. Affaiblir le gouvernement de Patrice Talon semble être la garantie d'un accès tant désiré à l'océan.
Omar SYLLA !
X : @Le_Ndar_Ndar
Le Chef de l'Etat, Patrice Talon a promulgué ce mercredi 17 décembre 2025, la loi N°2025-20 du 17 décembre 2025 modifiant et complétant la loi n° 90-32 du 11 décembre 1990 portant Constitution de la République du Bénin, telle que révisée par la loi n° 2019-40 du 07 novembre 2019.